Saya : Nous sommes avec Neïla cette semaine qui est professeur, danseuse et chorégraphe. Elle a créé l’association « Meltin danses ». Elle donne des cours à Pessac. Par rapport à son palmarès, elle a été cinquième au concours international professionnel au festival « Cairo by night » à Paris.
Première place au concours pro au festival « Hezzy ya Halawa » à Toulouse.
Deuxième place au festival « Jawhara oriental festival » catégorie folklore professionnel.
Bonjour Neïla!
Neïla : Bonjour
Saya : Si tu devais définir 3 mots pour décrire ce que représente la danse orientale pour toi?
Neïla : Je dirais « Expression », parce que je trouve que la danse orientale est hyper diversifiée et que l’on peut toujours trouver un moyen de s’exprimer suivant le style, même si c’est en fusion.
Ensuite je dirais « Féminité« , parce que à la base je ne suis pas quelqu’un de très féminine (rire)! On ne dirait pas mais lorsque j’étais adolescente et début de l’âge adulte, j’étais assez « garçon-manqué ».C’était baggy, ceinture à pique….du coup la danse orientale m’a un peu réconcilié avec la féminité.
Le troisième mot « Partage » car ça nous permet de rencontrer des gens. D’aider des gens aussi lorsque des élèves sont en difficulté dans leur vie et qui trouvent un refuge dans la danse. Je suis donc super contente d’apporter ma petite pierre à l’édifice. Puis même en festival, on rencontre des personnes vraiment géniales.
Saya : Comment es-tu passée d’amateur à professionnelle ?
Neïla : Pour moi ça a été super vite! Lorsque j’étais enfant et ado, je rêvais de faire de la danse orientale. J’habitais dans un patelin paumé donc il n’y avait pas de cours de danse orientale. Puis un jour, ma grand-mère m’a offert un DVD sur lequel je me suis un peu amusé. Ensuite, lorsque j’ai trouvé des cours, j’y suis allée en plein milieu d’année! A partir de là ça a été super vite parce que j’apprenais vite et j’étais (je suis toujours) super passionnée! Le passage de débutant, intermédiaire et avancé c’est fait en 3/4 ans.
En même temps, je faisais partie d’une compagnie, qui s’appelait « El Helwa compagnie » d’où mon nom Neïla El Helwa. J’ai commencé par la suite à faire des remplacements parce que mon professeur m’avait formé à ce moment là afin que je puisse la remplacer pour des cours, des stages etc. Ça c’est fait assez naturellement! Je continue toujours aujourd’hui à me former.
Saya : Quel est le festival que tu as préféré? Pourquoi?
Neïla : C’est une question très compliquée! je dirais le festival de Toulouse « Hezzy ya Halawa », là où j’avais fait le concours organisé par Yassine. Au delà du fait que j’ai été la première concours, c’est surtout le fait qu’on était assez proche les uns des autres du fait que nous n’étions pas énormément. Beaucoup de partage, beaucoup de discussion. C’est aussi parce qu’il y avait Munique Neith et Fériel mes deux coups de cœurs. Les deux sur un festival, j’y vais, je ne réfléchi pas!
Saya : Quel est ton tout premier coup de cœur? et ton dernier?
Neïla : Mon tout premier je pense que c’est Carla Pedicone. Parce que c’est la première danseuse que j’ai connue sur youtube! Elle m’avait scotché!
Alors en ce moment, mon dernier c’est Jinhee Kim. J’ai regardé pas mal de ses vidéos,
et franchement je l’a trouve vraiment hyper bien! Elle a un côté très expressif et techniquement elle est impressionnante!
Saya : Quelle est ton ambition la plus grande?
Neïla : Faire le tour du monde de la danse (rire)!
Alors souvent on me dit « Toi, tu es passionnée de danse orientale! ». Oui et non! C’est juste que je suis passionnée de danse tout court ! Bien sur j’ai eu un coup de cœur pour l’orientale, c’est sur, mais si je pouvais faire toutes les danses, honnêtement je le ferais! Plus je travaille les autres danses, plus ça m’apporte dans ma pratique de l’orientale! Plus je m’enrichie, plus je me dis que ça m’ épanouie!
Saya : Peux tu nous en dire plus sur ta compagnie ?
Neïla : Ma compagnie s’appelle « Nelwettes crew ». Pourquoi « crew »? Parce que ça a un petit côté street, un peu on va dire « masculin. Et puis je ne suis pas « prout prout », je n’aurais pas pu appeler ma compagnie « les étoiles du désert » ou autres. Après je n’ai rien contre ça, ce n’est juste pas mon truc à moi!
C’est aussi ce que je voulais partager avec ma compagnie! Autant sur les chorégraphies on peut être perfectionniste, bossé etc. Mais humainement on ne se prend pas la tête!
Saya : Tu essayes de te diriger vers quels styles?
Neïla : J’essaye de ne pas me diriger vers un style en particulier. A chaque fois que je leur apprends une nouvelle chorée, je vais essayer de faire quelque chose qui n’a rien à voir avec ce qui a été fait avant afin d’avoir une palette assez diversifiée. Ça permet de proposer un aperçu plus global de ce qu’est la danse orientale.
Saya : Quel est ton plus beau souvenir?
Neïla : C’est le moment où on pleure? (Rire)
Mon plus beau souvenirs c’est quand j’ai dansé pour mes parents, c’était en 2012 je crois. J’étais en blanc, j’avais failli danser en robe de mariée mais au final c’était un peu compliqué! Finalement j’avais fait faire un costume avec un body tout strassé avec un jupe blanche.
J’avais dansé avec des voiles blancs, et pendant la chorégraphie j’avais offert des roses. Je me souviens que juste avant de monter sur scène, j’avais envie de pleurer tellement c’était fort!
Cette chorégraphie je n’ai jamais pu la re-danser ! Même la musique j’ai du mal à l’écouter! C’était ce moment et pas un autre!
Interview faite le 07/03/16
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